Aurais je enfin compris quelque chose? [pris de mon ancien blog]

54,6kg : je pense essayer de ne me peser qu'un jour sur 2 pour me désintoxiquer un peu de la balance (en réalité en ce moment c'est plutot 2 fois par jour)

Troisième jour de réconciliation avec mon corps et la nourriture. Je réalise que je n'ai pas fait de crise jusque là, ça fait plaisir. Bien sur il y a eu des moments ou j'ai eu envie de grignoter (et ou je l'ai parfois fait d'ailleurs). Mais je sens que c'est quelque chose contre lequel je peux lutter, ce n'est pas un vrai besoin, juste de la gourmandise et si je me raisonne je peux attendre le prochain repas.

Avant (il y a quelques jours encore) quand je faisais des crises, j'étais dans un autre monde. Je pensais totalement à autre chose comme si j'étais en mode automatique. Le seul moment ou j'aurais pu empêcher la chose, c'était avant le démarrage, quand je sentais que ça allait commencer. Après c'était trop tard, de toute manière je n'étais plus là.

Ensuite venait le moment ou je retrouvais mes esprits, me sentait lourde et pleine de culpabilité. Alors il fallait tout rejeter ce que je venais d'avaler.
Quand ça ressortais facilement, j'avais un vague sentiment de triomphe malsain. Mais de toute manière ce n'étais pas suffisant, il fallait que je rejette le maximum de nourriture. Dans le "meilleur" des cas, je finissait crevée, totalement vidée mentalement et physiquement. Je me sentais assechée aussi mais n'osait pas boire pour ne pas que le chiffre de la balance remonte. Et je me couchais assez rapidement. Quand je n'arrivais pas à tout rejeter, la honte me submergeait et la déprime n'était jamais loin.

Dans mes moments les plus sombres, j'ai souvent pensé à arrêter de vivre. Mais pour moi la nourriture n'était jamais la cause, seulement un outil : je me voyais arrêtant de manger et maigrissant jusqu'à n'avoir plus que la peau sur les os. Un genre de suicide très lent.

Maintenant, je me dis que tout compte fait, les régimes et la nourriture étaient étroitement liés à ma déprime. Ils refletaient mon envie d'être autre chose. Je n'aimais pas ma vie et restait persuadée qu'en plus mince tout s'arrangerait. Je m'en voulais de ne pas réussir à maigrir et donc par extension, de ne pas être capable de changer ma vie.

En 3 jours je pense avoir beaucoup évolué. Je me rend soudainement compte que la vie est belle et ne demande qu'à être appréciée. J'ai perdu beaucoup trop de temps à penser "régime". Perdre 5kg ne changera rien à ma vie et je ne serais peut-être même pas plus jolie : je serai moi en plus maigre mais peut-être pas en plus heureuse.

Il y a encore bien des sentiments refoulés qui émergent petit à petit mais je pense que pour aujourd'hui la séance de "moi je" est suffisante (et oui il m'arrive de penser aux pauvres lecteurs).

Je pense aller faire un footing cet aprèm (pas dans le mini parc décevant) mais je verrai en fonction du temps.